15 octobre - Aveiro

Avant de quitter Coimbra, nous allons visiter le Monastère de Santa Clara-a-Velha dont l’histoire nous a particulièrement impressionnés. Je prends le temps de vous la raconter. Ce couvent de femmes fut fondé en 1286 par Dona Mor Dias en l’honneur de Sainte Isabelle et de Sainte Claire dans un esprit de pauvreté, d’humilité et de retrait de la société.  Il fut construit sur la rive gauche du Mondego.  La création du nouveau monastère suscita cependant la rancœur des moines de Santa Cruz qui voyaient leur échapper ainsi tous les biens que Dona Mor leur avait antérieurement légués par testament.  Ils allèrent jusqu’à l’excommunier ainsi que les ouvriers et artisans qui travaillaient à la construction du monastère.

En 1313, la très pieuse reine Isabelle de Portugal réclama l’accord du pape pour la réparation et l’agrandissement du monastère. Elle fit construire un palais pour elle-même attenant au monastère et exigea que sa sépulture soit conservée au monastère.

Dès 1331, une énorme crue du Mondego inonda le monastère qui était construit sous le niveau de la mer et les eaux recouvrirent même le tombeau de la Reine. Avec la récurrence des crues et le passage du temps, l’eau devint une présence de plus en plus constante et gênante. Au début, les sœurs contournèrent le problème en surélevant maintes fois les sols jusqu’à ce que, au début du 17e siècle, il fallut construire un étage supérieur le long des nefs de l’église et du chœur et abandonner la partie basse.

En 1677, on assista à l’inévitable évacuation et au transfert de la communauté au monastère de Santa Clara-a-Nova construit plus haut sur le Mont d’Espérance. Cet abandon et l’immersion dans les sédiments et les eaux ont provoqué l’effondrement et la ruine du monastère dont seule la partie supérieure de l’église reste visible de nos jours.

Bien que dans ce monastère de l’observance de Sainte Claire on respectait les vœux de pauvreté franciscaine, le fait qu’il était sous le patronage de la reine lui valut d’être la retraite d’une élite sociale de dames de la noblesse et de la bourgeoisie  qui y vivaient au milieu d’objets raffinés et même de luxe qu’elles avaient apportés avec elle en dot.

Cependant une des règles de la communauté était que les sœurs devaient se laver une fois par deux semaines l’été et une fois par mois l’hiver.  Difficile à imaginer pour nous dont la douche journalière est une nécessité.

Les vestiges du Monastère de Santa Clara-A-Velha

Le premier niveau inondé et le 2e niveau construit par la suite

La maquette de ce que le Monastère pouvait ressembler avant l'évacuation

Nous arrivons à Aveiro en début d’après-midi et il fait très chaud. Nous en profitons pour découvrir la ville en nous promenant le long de ses canaux à bord  d’un « moliceiro », bateau traditionnel à fond plat qui servait à l’origine à la récolte des algues. Dans notre bateau nommé « Ricardo », nous sommes les seuls français et par chance le skipper du moliceiro connaît notre langue et nous fait toute la visite en français. Il est très fier de son bateau qu’il juge le meilleur de la flotte. Il a raison sur ce point car il se déplace plus lentement que les autres sur les canaux et nous avons le temps d’admirer la ville et d’assimiler ses explications. Il nous donne trois bonnes raisons pour dire que les canaux d’Aveiro sont meilleurs que ceux de Venise. D’abord ce sont des canaux naturels, ensuite il y a des écluses qui évitent les inondations et finalement les égouts de la ville ne se jettent pas dans les canaux donc pas de mauvaises odeurs. Comme nous ne sommes jamais allés à Venise, nous ne sommes pas en mesure de juger de la beauté du décor.

Les moliceiros sur le canal central

Notre skipper qui parle français et qui est si fier de son bateau



Beaucoup plus beau que des grafitti
De retour sur la terre ferme, nous allons nous réfugier à l’hôtel las Salinas pour laisser passer la chaleur qui est encore plus écrasante avec l’humidité dans l’air.  Nous en ressortons vers 18h30 et c’est maintenant plus agréable de nous promener sur les larges trottoirs le long du canal central. Il y a beaucoup d’autobus qui encombrent la rue et qui quittent la ville avec son lot de passagers. Beaucoup de jeunes montent à bord qui doivent retourner soit à l’université ou à la maison après la fin de semaine à Aveiro.



La mairie, les pieds dans l'eau


Sur le pont de l'amour, les amoureux y accrochent des rubans

Une maison typique d'Aveiro

2 commentaires:

  1. J’adore. Un jour nous irons visiter. J’espere Que lorsque vous serez plus au nord, les incendies ne vous incommoderont pas trop. Ta soeur

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  2. ça l'air très charmant comme ville. ça me rappelle en effet Venise. Venise est très semblable mais a l'air plus vielle et moins moderne. Quand nous sommes allé ça ne sentait pas mauvais mais nous y étions en septembre.

    TB

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