Avant
de quitter Coimbra, nous allons visiter le Monastère de Santa Clara-a-Velha
dont l’histoire nous a particulièrement impressionnés. Je prends le temps de
vous la raconter. Ce couvent de femmes fut fondé en 1286 par Dona Mor Dias en l’honneur
de Sainte Isabelle et de Sainte Claire dans un esprit de pauvreté, d’humilité
et de retrait de la société. Il fut construit
sur la rive gauche du Mondego. La
création du nouveau monastère suscita cependant la rancœur des moines de Santa
Cruz qui voyaient leur échapper ainsi tous les biens que Dona Mor leur avait
antérieurement légués par testament. Ils allèrent jusqu’à l’excommunier ainsi que
les ouvriers et artisans qui travaillaient à la construction du monastère.
En
1313, la très pieuse reine Isabelle de Portugal réclama l’accord du pape pour
la réparation et l’agrandissement du monastère. Elle fit construire un palais
pour elle-même attenant au monastère et exigea que sa sépulture soit conservée
au monastère.
Dès
1331, une énorme crue du Mondego inonda le monastère qui était construit sous
le niveau de la mer et les eaux recouvrirent même le tombeau de la Reine. Avec
la récurrence des crues et le passage du temps, l’eau devint une présence de
plus en plus constante et gênante. Au début, les sœurs contournèrent le
problème en surélevant maintes fois les sols jusqu’à ce que, au début du 17e
siècle, il fallut construire un étage supérieur le long des nefs de l’église
et du chœur et abandonner la partie basse.
En
1677, on assista à l’inévitable évacuation et au transfert de la communauté au
monastère de Santa Clara-a-Nova construit plus haut sur le Mont d’Espérance.
Cet abandon et l’immersion dans les sédiments et les eaux ont provoqué l’effondrement
et la ruine du monastère dont seule la partie supérieure de l’église reste
visible de nos jours.
Bien
que dans ce monastère de l’observance de Sainte Claire on respectait les vœux de
pauvreté franciscaine, le fait qu’il était sous le patronage de la reine lui
valut d’être la retraite d’une élite sociale de dames de la noblesse et de la
bourgeoisie qui y vivaient au milieu d’objets
raffinés et même de luxe qu’elles avaient apportés avec elle en dot.
Cependant
une des règles de la communauté était que les sœurs devaient se laver une fois
par deux semaines l’été et une fois par mois l’hiver. Difficile à imaginer pour nous dont la douche
journalière est une nécessité.
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Les vestiges du Monastère de Santa Clara-A-Velha |
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Le premier niveau inondé et le 2e niveau construit par la suite |
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La maquette de ce que le Monastère pouvait ressembler avant l'évacuation
Nous
arrivons à Aveiro en début d’après-midi et il fait très chaud. Nous en
profitons pour découvrir la ville en nous promenant le long de ses canaux à
bord d’un « moliceiro »,
bateau traditionnel à fond plat qui servait à l’origine à la récolte des
algues. Dans notre bateau nommé « Ricardo », nous sommes les seuls
français et par chance le skipper du moliceiro connaît notre langue et nous
fait toute la visite en français. Il est très fier de son bateau qu’il juge le
meilleur de la flotte. Il a raison sur ce point car il se déplace plus lentement
que les autres sur les canaux et nous avons le temps d’admirer la ville et d’assimiler
ses explications. Il nous donne trois bonnes raisons pour dire que les canaux d’Aveiro
sont meilleurs que ceux de Venise. D’abord ce sont des canaux naturels, ensuite il y a des écluses qui évitent les inondations et
finalement les égouts de la ville ne se jettent pas dans les canaux donc pas de
mauvaises odeurs. Comme nous ne sommes jamais allés à Venise, nous ne sommes
pas en mesure de juger de la beauté du décor.
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J’adore. Un jour nous irons visiter. J’espere Que lorsque vous serez plus au nord, les incendies ne vous incommoderont pas trop. Ta soeur
RépondreEffacerça l'air très charmant comme ville. ça me rappelle en effet Venise. Venise est très semblable mais a l'air plus vielle et moins moderne. Quand nous sommes allé ça ne sentait pas mauvais mais nous y étions en septembre.
RépondreEffacerTB