29 septembre – Parc naturel Torcal d’Antequera

Nous partons ce matin en direction nord-ouest pour la ville d’Antequera. Il faut donc descendre des montagnes et les virages serrés que Serge prend trop vite à mon goût me donnent mal au cœur. Pourquoi n’ai-je pas pensé à apporter des gravols? Nous faisons des rencontres ce matin. En premier lieu, ce sont des chèvres à qui leur propriétaire fait traverser la route, puis c’est un cheval qui a pris la clé des champs et que son propriétaire tente d’attraper. Il n’est pas content le monsieur.

Laissez passer les chèvres

Le cheval était parti en vacances

Nous avions prévu aller visiter l’Alcazaba à Antequera, mais après celui de Granada, nous doutons fort que nous soyons impressionnés.  De plus, la ville ne nous attire pas, nous sentons plutôt l’appel de la nature. Après avoir acheté deux bananes, du pain et pour Serge de la crème à raser, nous partons en direction du Parc naturel El Torcal à environ 13 km au sud d’Antequera. Ce parc est célèbre pour les formes que l’érosion a données à ses rochers calcaires. Déjà dans la montée par les routes sinueuses, nous savons que nous avons fait le bon choix.

Adieu Antequera

En route pour le Parc El Torcal


Avant d’entreprendre une randonnée dans un des sentiers du parc, nous nous attablons pour manger. Nous ne sommes pas seuls, une colonnie de guêpes veut partager notre festin si frugal soit-il. Un large chemin nous conduit au mirador « Las Ventillas » d’où nous avons une vue à 360 degrés sur la vallée.  

Un léger pique-nique avec les guêpes pour compagnie

Vers le Mirador Las Ventillas
Il existe deux sentiers dans le parc, le vert de 1,5 km (45 minutes) et le jaune de 3,0 km (1h30). Comme il est déjà 2h30 et que nous avons beaucoup de route à faire pour nous rendre à Benaojan, notre destination finale pour la journée, nous choisissons le sentier vert que nous parcourons en une heure. Les obstacles, des roches qui surgissent du sol partout, et la beauté du paysage que nous photographions sans cesse nous ralentissent beaucoup.  A nos amis français et canadiens qui viendront en Espagne, nous recommandons fortement un détour par El Torcal.

Nous débutons le sentier Verde

Il y a tellement de roches

Un passage difficile, même pour Serge

Pourquoi pas un petit repos!

Comme Bryce Canyon, mais différente couleur


Même Serge a besoin d'un repos
Nous arrivons à 17h30 à l’hôtel Molino del Santo situé dans un petit village qui ne paie pas de mine.  Heureusement l’hôtel est un vrai bijou et c’est notre gâterie du voyage.  Après des séjours dans des gîtes, des dortoirs, des chambres d’hôtes, des auberges de jeunesse, ce soir nous frayons avec les gens riches.  Que c’est agréable un décor de rêve, une piscine à l’eau plus que tiède et un souper des plus délicieux! C’est vrai que tout ça a un prix mais une fois n’est pas coutume. 
Notre chambre, la porte de droite
Comment résister! j'ai fait trempette


Le patio où nous avons soupé

Que c'est bon!

28 septembre – Les villages du Poqueira

Ce matin, nous partons à l’ascension de la Sierra Nevada dans les Alpujarras. Nous sentons l’appel de la nature et avons le goût de retourner marcher dans les sentiers de la campagne. Dans la gorge de Poqueira, se trouvent les trois villages blancs de Pampaneira, Bubion et Capileira, un havre de paix avec leurs maisons échelonnées sur des terrasses. On les aperçoit au loin faisant contraste avec la nature verte et desséchée de l’Alpujarra.

Dans les montagnes de la Sierra Nevada


A Pampaneira, nous nous rendons à l’Office du Tourisme où l’employée nous suggère de prendre l’autobus qui passe vers midi et qui nous déposera à Capileira pour débuter notre marche. De cette façon, nous serons en descente, le dénivelé étant de 400 mètres entre les trois villages.

A Capileira, nous cherchons un peu le début du sentier, mais grâce à la gentillesse de ses habitants, nous trouvons rapidement le début du sentier. C’est dans ces occasions qu’il est bien utile d’avoir des notions de base de la langue espagnole. Avant de retrouver la nature, nous devons passer par des ruelles étroites et pentues et avec un peu de chance on peut voir des marques jaunes et blanches ou des affiches indiquant que nous sommes bien sur le « Sendero a Bubion ». Bientôt nous laissons derrière nous le village de Capileira et descendons en direction de Bubion que nous atteignons au bout d’une heure.  

Enfin, une indication du sentier

A travers les ruelles du village

Le sentier le long de la montagne

Derrière nous, Capileira

Nous approchons de Bubion



Allez savoir pourquoi, autant le sentier est bien marqué dans la nature, autant il faut chercher notre route dans le village. Avons-nous manqué un détour ou est-ce vraiment l’absence de balises? Nous ne le saurons jamais.  Comme nous avons faim, à Bubion nous nous laissons guider par l’approche de la route où il y a des restaurants.  Nous nous arrêtons au premier resto-bar que nous voyons et commandons des plats de légumes.  C’est excellent! On nous dit que nous allons retrouver le sentier près de l’église. Nous avons donc seulement à nous orienter vers le clocher et effectivement nous retrouvons le sentier. La descente vers Pampaneira est plus abrupte mais sans grande difficulté. Au bout d’une heure, nous voyons apparaître le village aux maisons blanches et la route qui tortille dans la montagne. Nous arrivons à Pampaneira en descendant par les petites rues du village et en se cherchant un peu. Pampaneira est bien connu pour ses boutiques d’artisanat et de produits locaux, nous allons donc nous promener dans les rues et nous achetons quelques produits pour un futur pique-nique.

Plusieurs marcheurs que nous avons rencontrés ont opté pour faire la boucle complète qui part de Pampaneira et revient en passant par l’autre côté de la gorge. C’est un trajet de 9 km de difficulté moyenne et le temps de parcours est estimé à 4 heures.  Nous regrettons un peu de ne pas l’avoir fait.

Nous mangeons des légumes à Bubion

Encore un peu de descente et nous arriverons à Pampaneira

Nous sommes presques rendus au village

Petite ruelle piétonnière invitante
Ce soir nous logeons en tout confort à l’Estrella de las Nieves. De la terrasse de notre chambre, nous avons la vue sur la montagne. En soirée, nous repartons par les ruelles piétonnières pour aller souper sur la place centrale.  Nous revenons à la noirceur sans nous perdre, tout un exploit.


26, 27 septembre – Granada

Après un déjeuner copieux à notre hôtel La Posada del Toro et une rencontre agréable avec un couple de Montréal, nous nous rendons visiter la Chapelle Royale (Capila Real) qui est adjacente à la cathédrale.  Hélas, il n’est pas possible de prendre de photos à l’intérieur, donc nous nous concentrons à admirer et à écouter les explications sur notre audioguide. La nef est couverte de voûtes de style gothique, caractéristique à l’époque de sa création.

Elle fut construite entre 1506 et 1521 et  conserve la dépouille des Rois Catholiques Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille. Ferdinand et Isabelle la firent construire car ils voulaient être enterrés dans la ville où avait eu lieu leur plus grande victoire sur les musulmans qui furent chassés de l’Espagne en 1492. Cette chapelle possède un profond sens historique et humain car on y retrouve leurs sarcophages, un grand nombre d’œuvres d’art et des objets religieux ayant appartenu à la très catholique Isabelle. Dans la crypte sous leurs tombeaux on y voit les cercueils de plomb contenant leurs corps ou du moins ce qui en reste.  Rappelons-nous que c’est sous leur règne que la présence espagnole fut établie en Amérique, principalement en Amérique du Sud avec tous ses bons et mauvais côtés.

Le patio intérieur de l'hôtel Posada del Toro

La Capila Real

Un artiste peignant la Capila Real
Nous poursuivons notre visite de la ville en nous promenant dans le quartier populaire d’Albaicin, à forte personnalité arabe. C’est la plus vieille partie de la ville, ayant été établie par les musulmans qui fuyaient la reconquête espagnole.  Nous longeons la rive du Darro et montons, par des rues étroites en pavés, jusqu’au mirador San Nicolas d’où nous avons la meilleure vue sur l’Alhambra que nous visiterons demain. Nous nous arrêtons sur le patio du restaurant Rey Chico près de la côte Victoria où nous dégustons une délicieuse soupe froide, le Gaspacho andalousien, recette que je ferai sûrement au retour à la maison. De retour sur la rue Elvira où se trouve notre hôtel, nous passons à côté du restaurant Jérusalem, beaucoup plus petit que celui qui se trouve à Toronto et que nous a fait découvrir la famille de Mona, notre belle-fille.

Le long de la rive du Darro

Au restaurant Rey Chico

Au loin l'Alhambra

Une rue du quartier Albaicin

Petit restaurant Jérusalem
En soirée, nous allons manger près de la place Bib-Rambla. Les Espagnols s’attablent à compter de 20h00 et envahissent tous les patios des restaurants. Les rues sont très animées et nous nous promenons sans trop nous préoccuper de retrouver notre chemin grâce à notre guide personnel, Google Maps sur mon téléphone.

Rue du quartier Bib-Rambla

La Plaza Bib-Rambla

Serge dans un magasin de bonbons
Nous avions acheté nos billets pour aller visiter l’Alhambra (qui veut dire château rouge en arabe) par Internet il y a deux mois et nous avons obtenu des billets pour la visite des Palais Nasrides et autres à 14h00 aujourd’hui. Heureusement que nous avions des billets car actuellement il n’y a pas de billets disponibles avant le mois de novembre. Il y a cependant plusieurs endroits qu’on peut visiter gratuitement. Nous débutons la montée vers l’Alhambra vers 10h00. Je dis bien « montée » car elle est située sur une colline au-dessus de Granada. C’est là que se trouvent les merveilleux Palais Nasrides, la résidence d’été que fut le Généralife, l’Alcazaba, le Palais de Charles Quint (Roi d’Espagne) et ses musées et les très beaux jardins.  Les travaux principaux de l’Alhambra furent commandités par Yusuf I et son fils Muhammad V entre 1333 et 1391.


Nous entrons par la Porte de la Justice et arrivons devant l’Alcazaba, forteresse de défense, qui est entourée par des murs épais coupés par des tours qui contrôlaient tout le système de défense de l’Alhambra. On y voit encore des vestiges d’anciennes maisons, d'un cachot, d'une citerne et des bains.

La Porte de la Justice

L'Alcazaba

Vue sur l'Alhambra du haut de l'Alcazaba

En bas le quartier de l'Albaicin


En attendant 14h00, assis sur un banc de pierre, nous mangeons une barre Mars et des cacahuètes achetées dans une machine distributrice car il n’y a pas de restaurants à l’Alhambra. Nous aurions dû apporter un lunch avec nous. Avis aux prochains visiteurs.


La cour intérieure du Palais de Charles V

Notre lunch : une barre Mars et des cacahuètes
Les Palais Nasrides nous émerveillent par leurs riches décorations délicates, caractéristiques de l’art nasride. L’ensemble des palais est divisé en deux grandes zones : le Palais de Comares (œuvre de Yusuf I) et le Palais des Lions (œuvre de Muhammad V).

Nous débutons la visite par la Salle du Méchouar (Mexuar) où se réunissaient le conseil des vizirs et nous passons ensuite à la Salle Dorée qui s’ouvre sur le Patio du Méchouar, puis ensuite au Patio des Myrtes qui est le centre du Palais de Comares. Les cours furent conçues afin de recevoir la lumière du soleil toute la journée. 

Un des chapiteaux de la salle du Mexuar

Oratoire du Mexuar : mirador sur l'Albaicin

La Salle Dorée

Le patio du Mexuar

Le plafond formé de stalactites 

Porte avec son linteau pour notre neveu Jonathan
Nous arrivons ensuite au Palais des Lions. Le Patio des Lions fut autrefois un jardin que les chroniques de l’époque comparaient au paradis. 124 fines colonnes de marbre blanc semblables à des palmiers entourent le patio.  Nous arrivons ensuite à la Salle des  Abencérages avec sa magnifique coupole à stalactites et celle des Deux Sœurs dont les salles supérieures étaient certainement réservées aux femmes qui pouvaient ainsi, derrière les jalousies, assister aux fêtes sans être vues. Nous terminons notre visite par le Jardin du Portal qui fut dessiné après l’époque arabe. Le jardin forme des terrasses échelonnées et descend jusqu’à l’église de Santa Maria.

Le Patio des Lions

La coupole à stalactites de la Salle des Abencérages

La Salle des Deux Soeurs
Les Jardins du Portal



Nous terminons notre visite par la partie Généralife et ses jardins et vers 16h00 nous redescendons de la colline pour revenir dans le quartier de l’Albaicin. La faim nous tenaille et nous nous arrêtons manger une soupe avant de retourner à l’hôtel faire une sieste bien méritée.



Les jardins de Généralife
Pour notre dernier soir à Granada, nous avons choisi d’aller souper au restaurant marocain Arrayanes qui nous a été recommandé par la responsable de l’hôtel.  Elle avait bien raison, le tajine d’agneau aux prunes, abricots et amandes avec du couscous était délicieux.  C’est une expérience que nous recommencerons certainement dans d’autres villes du sud de l’Espagne. 

Au restaurant Arrayanes

Sur la Cuesta Maranas près de notre hôtel
Demain nous partons pour les villages blancs de l'Alpujarra dans la Sierra Nevada .